facebook

19/11/10

Carte tirée d’Alternative Economiques/n°296/novembre 2010

La réflexion est aventureuse mais je vais la faire.

Si facebook est un média utilisé par des générations jeunes, plus ou moins aisées, il est légitime de penser que cette carte représente en quelque sorte les blocs culturels dans un avenir proche. En habitant d’une mégalopole européenne et parfois arpentant les rues on se rapproche d’une certaine réalité empirique en constatant justement que certains groupes se regroupent facilement, à savoir, les groupes les plus caractéristiques :

Les Russes

Les Chinois en frère siamois les Japonais et Vietnamiens

Brésiliens

Les Polonais ont aussi une certaine façon de vivre, de penser fort différente des Européens de l’ouest

Plus difficile à cerner

Reste les Hongrois, les Iraniens, les georgiens et certains peuples du caucase (et les Mongoles), pour lesquels l’expérience personnelle est difficile à étendre (ne serait ce que par la faible représentation de ces populations).

Critique de cette vision:

Facebook et tous ces réseaux sont artificiels, limités, ne représentent pas toute  l’histoire d’un peuple, nation ou autres. La technique et le régime sont des facteurs plus explicatifs que le prisme culturel.

Il est vrai que le réseau internet n’est pas uniformément réparti dans le monde (ne serait ce que par le débit) et que la représentation par carte biaise la perception sur la réalité de la présence d’internet sur l’espace géographique.

D’un autre coté ce même réseau est très facile à mettre en oeuvre et est très adapté justement aux pays avec de faibles infrastructures pour la communication inter-personnel (exemple des nations andines).

La politique joue de grand rôle dans la constitution de réseau concurrent de FaceXX. L’on pense directement à la Chine et l’Iran!

[Il s’avère que les claviers en Chine sont bien au format occidental mais ils utilisent un logiciel qui recrée les caractères. Facebook est interdit en Chine, les Chinois n’y ont pas accès]

D’un point de vue strictement pragmatique, par rapport aux claviers, l’écriture est peut être à mon sens le vrai argument explicatif de ces concurrences. L’Inde et le Pakistan sont les exemples qui vont dans ce sens, l’Anglais est une langue répandue, faceXX peut prospérer. De fait les utilisateurs ont des claviers « occidentaux » (à vérifier) et on accès par compréhension aux sites américains.

Pourquoi alors le Portugal serait dans le monopole FaceXX et pas le Brésil ? Je pense très sincèrement que le Brésil garde une très forte culture spécifique qui reste marquée par un art de vivre différent des Européens portugais. En géopolitique on sait que le Brésil s’affirme de plus en plus sur la scène internationale comme un acteur de poids. Le pays a des capacités technologiques et une volonté de définir un vivre ensemble commun.

Prolongement :

Mais de fait l’écriture est un marqueur culturel primaire; cela amènerait la discussion à définir si c’est un argument passif ou actif?

Est ce que parce que l’écriture est différente, que des réseaux concurrents se sont formés? Je pense que non car ici ce qui est intéressant c’est justement que FaceXX est un réseau social. La force est bien centripète  dans le même sens que la force dite « culturelle » dans les groupes humains. Cette force tant à regrouper les personnes, il y a du mimétisme interpersonnel ici. Et c’est pour cela que je pense que l’écriture est secondaire par rapport au lien culturel. Nous sommes en train de parler d’une génération qui montre à elle même ce qu’elle fait, produit du lien social.

A travers la zone de monopole sans vouloir dire que c’est un monopole culturel, je pense que c’est un monopole de direction du regard vers la même conception de réussite, de mode de vie. C’est une sorte de mimétisme à la René GIRARD. A notre époque où la mode est à la guerre contre le terrorisme ou guerre des civilisations cela peut paraître anachronique de dire que le moyen orient et l’occident sont dans une même zone de commun culturel.

Et pourtant ! Où essaient d’immigrer les ressortissants du Maghreb ? Qu’achètent les hauts dignitaires du moyen orient ? Sinon les symboles mêmes de la puissance matérielle (avion, immeubles, voitures, luxes, armement…).

Conclusion:

Est-ce que dans cette analyse je ne témoigne pas plus que j’analyse ? Est-ce que je me sers d’une carte construite pour exprimer des stéréotypes psychologiques personnels ? A priori ma démarche n’est ici que de caractériser des cultures pour pouvoir prolonger la réflexion du blog et cette tache m’est apparue ardue.

Caractériser les cultures est une entreprise difficile, où il concilier travail nécessaire de nuance, de réflexion légère, et où il faut le poids de la vérité. Il y a bien 2 courants à concilier : pour rationaliser je dois caractériser, pour être dans le vrai je dois être ouvert à ce qu’est la nature humaine sans carcan.

Au demeurant cette carte me semble être en accord avec l’air du temps d’une génération qui construira l’avenir.

 

4 commentaires sur “facebook

  1. suivi 2019 :

    Le monde synthétise et suit les réseaux sociaux en décrépitudes. Sommes nous face au Monopole de Face de Bouc ?

    https://www.lemonde.fr/pixels/visuel/2018/03/05/ello-yo-miitomo-apres-l-emballement-que-sont-devenus-ces-reseaux-sociaux_5265942_4408996.html

    orkut :
    Orkut fut un site de réseautage social qui permettait de mettre en relation les amis de ses amis (créer/gérer son réseau social). Il fut lancé le 22 janvier 2004 par Orkut Büyükkökten, un étudiant turc de l’université Stanford, qui a mis au point le site à l’université avant de devenir un employé de Google.

    Moins connu que ses concurrents Facebook et Twitter, Orkut annonce 50 millions d’utilisateurs dont une forte proportion au Brésil (26,5 millions soit 53,5 % de l’ensemble des utilisateurs1), suivis de l’Inde, des États-Unis et de l’Iran. Moins de 10 % des utilisateurs d’Orkut proviennent d’autres pays (en décembre 2006).

    Fin juin 2014, Google annonce que le réseau social fermait le 30 septembre 20142,3.
    ——-
    erreur pour la chine :
    QQ est le système de messagerie instantanée propriétaire le plus utilisé en Chine (loin devant Skype, WhatsApp, AIM, ICQ ou Yahoo!, et devant WeChat également2). Il est la propriété du groupe Tencent Inc. Depuis son entrée dans les ménages chinois, QQ est rapidement devenu un phénomène culturel, et fait maintenant partie intégrante de la culture populaire. Hormis le programme de messagerie, QQ a également développé beaucoup de produits dérivés, notamment des jeux, des animaux de compagnie, des apps accompagnés ou des sons à télécharger.

    Le 1 décembre 2014, on pouvait compter 853 millions de comptes actifs2, faisant probablement de Tencent QQ la deuxième communauté virtuelle la plus importante au monde derrière Facebook. Le nombre d’utilisateurs connectés simultanément a déjà dépassé les 100 millions3.
    —–
    hi5 est un service de réseautage social en ligne, qui, durant l’année 2007, était un des 25 sites les plus visités sur le web2. La compagnie a été fondée en 2003 par Ramu Yalamanchi qui en est également le président-directeur général3,4 . hi5 compte parmi leurs inscrits Alicia Keys, Selena Gomez, Beyonce, Oprah Winfrey Demi Lovato.[réf. nécessaire]
    En 2008, hi5 compte plus de 80 millions de membres enregistrés, environ 56 millions de visiteurs uniques mensuellement, plus de la moitié ont moins de 35 ans5.

    note perso : semble étre en fait un site de rencontre…

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  2. Les applis WeChat et Weibo, reines des réseaux sociaux chinois.

    REUTERS/Petar Kujundzic
    Elles s’appellent WeChat, Sina Weibo, Didi Kuaidi, Youku Tudou… Ces applications sont leaders en Chine, loin devant Facebook, Twitter, Google ou encore Uber. Et ce sont parfois bien davantage que des copies.

    La Chine n’est pas un marché comme les autres. C’est bien le seul qui résiste, à ce point, aux multinationales américaines du web. Ces dernières n’ont pas vraiment d’autre choix que de faire avec ce que leur impose le gouvernement. Cette semaine, le New York Timesa révélé que les entreprises américaines opérant sur le territoire avaient reçu cet été un document émanant du pouvoir chinois, leur demandant de s’engager à ce que les données personnelles des utilisateurs soient stockées en Chine, et que leur activité ne compromettent pas la sécurité nationale. Google, qui a quitté le pays en 2010, serait lui-même en train de négocier son retour contre la promesse d’appliquer la censure. D’autres formes de pression sont utilisées: Uber, en août dernier, a par exemple vu son compte officiel effacé du réseau social WeChat.

    Dans ce pays aux 668 millions d’internautes (contre 280 millions aux Etats-Unis), tenir à distance les sites occidentaux relève de la volonté politique. Les sites chinois, plus faciles à contrôler pour le pouvoir, trouvent dans la taille de leur marché domestique suffisamment de ressources pour prospérer, sans avoir besoin de forcément s’internationaliser. Simple exemple: 374 millions de Chinois ont réalisé au moins un achat en ligne en 2014. Et encore, les réservoirs de croissance sont énormes: le taux de pénétration d’internet n’est que de 49%, contre 84% aux Etats-Unis.

    Si bien qu’en Chine, un acronyme en chasse un autre. On ne parle pas de « GAFA » là-bas (Google Apple Facebook Amazon), mais de « BAT » (Baidu Alibaba Tencent). Ces trois-là contrôlent ou possèdent des participations dans à peu près tous les leaders du web chinois.
    Si c’était Twitter: Sina Weibo

    Date de création : 2009.

    Nombre d’utilisateurs mensuels actifs : 212 millions au deuxième trimestre 2015. (Twitter : 304 millions).

    CA 2014 : 334 millions de dollars (Twitter : 1,4 milliard de dollars).

    Le site, au capital duquel est présent Alibaba, propose des services similaires à ceux de Twitter. « Sina Weibo est aujourd’hui très ‘média’ et de plus en plus proche de Twitter (bloqué en Chine). On n’a pas ses amis sur Weibo. Et c’est le meilleur outil de buzz », décrit Patrice Nordey, spécialiste du marketing sur internet et les réseaux en Chine, et fondateur de l’agence Velvet Group. Après avoir pris la place de Renren, considéré un temps comme le Facebook chinois, Sina Weibo s’est fait doubler par WeChat. « Ils n’ont pas assez innové, ont essayé de faire le maximum d’argent, et sont sur le déclin ».
    Si c’était Uber: Didi Kuaidi

    Date de création: 2012.

    CA 2014 : 320 millions de dollars (Uber : 400 millions de dollars).

    Issu de la fusion cette année des deux leaders Didi Dache (Tencent) et Kuaidi Dache (Alibaba), il détiendrait au moins 90% de part de marché. Il revendique 3 millions de courses par jour, contre 1 million pour Uber. Le groupe, qui a réalisé une levée de fonds record de 2 milliards de dollars début juillet (il est valorisé 15 milliards de dollars), pourrait vouloir, selon les médias chinois, se développer aux Etats-Unis.
    Les applis Kuaidi Dache et Didi Dache, concurrentes chinoises de Uber.

    Les applis Kuaidi Dache et Didi Dache, concurrentes chinoises de Uber.

    CHINA OUT / AFP PHOTO
    Si c’était YouTube (et aussi Netflix): Youku Tudou

    Date de création : fusion en 2012 de Tudou (2005) et Youku (2006).

    Nombre d’utilisateurs : 500 millions (YouTube : 1 milliard ; Netflix : 60 millions d’abonnés).

    CA 2014 : 681 millions de dollars (YouTube : 4 milliards de dollars ; Netflix : 5,5 milliards).

    En Chine, les plateformes de vidéo sont appelées plateformes de « télévision sur internet ». Youku Tudou correspond à un mélange entre YouTube et Netflix: le site offre à la fois des contenus professionnels (séries, films, chaînes d’info, émissions TV, clips musicaux, dessins animés, programmes sportifs) pour lesquels il paie des droits, et du contenu généré par les utilisateurs. Son modèle économique est mixte, entre publicité et abonnements premium (pour accéder à du contenu spécifique ou sans pub). Youku Tudou est au coude à coude avec son concurrent Qiyi, créé en 2010 par Baidu, qui a le même positionnement et revendique 5 millions d’abonnés payants et 500 millions d’utilisateurs. Qiyi est la 6e appli au monde téléchargée sur l’App Store. Depuis peu, ces plateformes se sont mises, comme Netflix ou Amazon, à la production de contenus originaux. Youku va y consacrer 100 millions de dollars.
    Si c’était Facebook: WeChat

    Date de création : 2011.

    Nombre d’utilisateurs : 556.48 millions par mois (Facebook Messenger : 600 millions / Whatsapp : 800 millions / Facebook : 1,49 milliard).

    CA 2014 de Tencent : 12,9 milliards de dollars (Facebook : 12,5 milliards de dollars).

    WeChat a été lancé par Tencent, un acteur historique du web chinois passé par toutes les phases de diversification (FAI, portail, moteur de recherche, jeu online, e-commerce…). Cette application mobile est comparable à Facebook (bloqué en Chine) en termes d’impact et de pénétration, mais pas vraiment de fonctionnalités. Conçue à l’origine comme une messagerie instantanée (proche de Whatsapp), elle s’est enrichie et constitue aujourd’hui un environnement complètement intégré: services à la Facebook, plateforme de blogs, appels vocaux, paiement en ligne, e-commerce, réservation de taxis, placements financiers, transferts d’argent, prise de rendez-vous chez le médecin, messagerie d’entreprise, navigateur web mobile, scanner de QR code…

    « WeChat est devenu un couteau-suisse, à tel point qu’on l’assimile à un système d’exploitation mobile, explique Patrice Nordey. Leur objectif n’est plus tellement de recruter, mais d’être utilisé le plus possible. Ils sont plus dans une stratégie de services 24h/24 que de conquête. Pour cela, le paiement en ligne a été un cheval de Troie, qui permet de pluguer tous types d »applis dans l’appli’. En Chine, on ne peut plus vivre sans WeChat. »
    Les dirigeants de Youku Tudou et Tencent, acteurs de la vidéo sur internet en Chine, lors d’une opération contre le piratage.

    Les dirigeants de Youku Tudou et Tencent, acteurs de la vidéo sur internet en Chine, lors d’une opération contre le piratage.

    REUTERS/Kim Kyung-Hoon
    Si c’était Amazon et eBay : Tmall et Taobao

    Date de création : Tmall en 2008, Taobao en 2003.

    Nombre d’utilisateurs : 367 millions (tous les sites d’Alibaba).

    CA 2014 Alibaba : 12,3 milliards de dollars (Amazon 89 milliards de dollars).

    Tmall et Taobao sont les sites de e-commerce BtoC (de l’entreprise vers le consommateur) et CtoC (du consommateur au consommateur) d’Alibaba. Alibaba, dont l’autre partie de l’activité est une place de marché pour les professionnels (BtoB), a réalisé la plus grosse IPO de l’histoire aux Etats-Unis en 2014. A eux deux, Tmall et Taobao représentent plus de la moitié des colis livrés en Chine. Contrairement à Amazon, Tmall n’est qu’une place de marché: elle sert d’intermédiaire entre les boutiques et les consommateurs, et n’opère pas sa propre logistique. Le site chinois qui serait le plus proche d’Amazon, en termes de fonctionnement, serait JD.com.
    Si c’était Google : Baidu

    Date de création : 2000.

    Nombre d’utilisateurs mensuels : 629 millions sur mobile.

    CA 2014 : 7,9 milliards de dollars (Google : 66 milliards de dollars).

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    Baidu est le premier moteur de recherche en Chine, avec une part de marché entre 60 et 70% en nombre de visites. Google est bloqué dans le pays et sa page renvoie vers le site de Hong Kong. En plus de la fonction de recherche, Baidu offre notamment une plateforme de questions-réponses et une encyclopédie. L’entreprise a investi dans Uber fin 2014.

    https://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/ces-geants-chinois-aussi-forts-que-facebook-google-ou-amazon_1710548.html

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