Alfred Abdank Skarbeck Korzybski est un philosophe et scientifique américano-polonais.
–> observation nature humaine
- L’enfant et les paréidolies
- René Pry
- Dans Enfance 2021/2 (N° 2), pages 205 à 211
On peut définir la paréidolie comme le traitement perceptif de formes ambiguës. Ce phénomène a surtout été étudié dans le domaine de la perception visuelle, mais on peut aussi le rencontrer dans toutes les autres modalités sensorielles, notamment dans la modalité auditive. Les formes en question peuvent être naturelles ou provoquées. Dans les formes naturelles visuelles on trouve les nuages, la fumée, les tâches (d’encre), le découpage des montagnes… Les formes provoquées sont rencontrées dans les toiles de certains peintres qui en ont fait leur spécialité, comme Salvator Dali ou Giuseppe Arcimboldo. Dans les formes naturelles, le cerveau voit spontanément le plus souvent un visage, une forme humaine ou animale. Dans les formes provoquées l’interprétation du percept est possiblement double, réversible et bistable comme dans « Le canard/lapin », d’auteur inconnu, ou « Ma femme et ma belle-mère » de William Hill.
Ces deux formes de paréidolies vont nécessiter des traitements cognitifs différents. Les propositions de Kahneman permettent de les différencier. Pour Kahneman, tout problème à solutionner, et les formes ambiguës en sont un pour le cerveau, mobilise deux « systèmes », les systèmes 1 & 2. Le 1 est rapide, implicite, automatique et non conscient. C’est sans doute lui qui est activé dans l’identification spontanée des formes naturelles, et par ceux qui voient Jésus dans une tranche de pain. Le système 2, quant à lui, est lent, nécessite des décisions complexes, est coûteux et conscient, et c’est probablement lui qui est mobilisé dans les formes provoquées, comme voir le buste de Voltaire dan…